Formisano Faye

They Dream In My Bones

INSTALLATION TEXTILE IMMERSIVE VR 360 stéréoscopique.
Oculus Quest 2 (17’)
They Dream In My Bones est une installation-fiction racontant l’histoire de Roderick Norman, chercheur en onirogénétique la science qu’il a fondé et qui permet d’extraire les rêves d’un squelette inconnu. Plongé.e dans l’espace mental de R. Norman reconstitué sous la forme d’une installation textile composée de dessins et de peintures, nous sommes invité.e.s à visionner un film immersif en 360° stéréoscopique. Conçu comme une fable scientifique minimale en noir et blanc, ce film VR mêlant images de synthèse et images filmiques traditionnelles nous transporte sur des voiles virtuels poursuivre la métamorphose d’un squelette à la frontière des genres et de l’humain.

«Dreams.
They dream in my bones.
They dream in your bones.
They dream in our bones.
There are visions
Engraved in me
Fossilized
Petrified
They never stop dreaming.
Death can’t stop visions.
How many dreams are there in me ?
How many genders are there in me ?
I used to be a man and a woman, before being born.
So who am I?
I used to be a pikaïa, a bacteria.
So, How many species are there in me ?» (extrait de la voix off du film)

Conçue comme une transe gothique la musique de Foudre! se mêle à la voix mutante du chercheur, interprété par Julian Eggerickx, et celle du squelette transarachnide avec Kendra McLaughin, et la voix artificielle a été spécialement crée par le compositeur Olivier Pasquet (Ircam). La présence humaine du squelette est interprétée par la danseuse contemporaine Lilou-Magali Robert (Insemnopedy I).
Ce projet a reçu le suivi artistique de Bertrand Mandico, Phillipe Quesne et Emanuele Coccia (artiste- invitésau Fresnoy).
Conception, réalisation, costumes, dessins : Faye Formisano
Graphisme 3D et VR : Ludovic De Oliveira
Image : Victor Zébo
Interprète : Lilou-Magali Robert
Musique : Foudre!
Voix : Julian Eggerickx, Kendra McLaughin,
Olivier Pasquet (Synthèse)
Assistante réalisation : Cindy Coutant
Assistante costume et accessoires : Alice Goudon
Production Le Fresnoy 2021
Co-Production Caza d’Oro Centre international d’art contemporain.(Ariège)
Projet lauréat de la Bourse Neuflize OBC.

They dream in my bones, installation textile immersive, VR 360 stéréoscopique. Durée : 16’35
Plongé.e au coeur d’une fable de science-fiction minimale en noir et blanc, nous entrons dans le laboratoire de Roderick Norman, chercheur en onirogénétique - une branche de l’épigénétique consacré à la science des rêves. Après avoir découvert que l’ensemble des rêves d’une personne restent gravés dans les os, RN réalise une nouvelle expérience : extraire l’ADN-carte mémoire des rêves d’un squelette inconnu.

Les rêves auraient ils le pouvoir de nous transformer génétiquement ? Plongé dans un sommeil artificiel après s’être injecter des résidus d’os Roderick N. est propulsé dans un tunnel de voiles virtuels où sont projetés les rêves du squelette sous forme de séquences filmées et dessinées. Ces visions mettent en scène le combat et l’errance d’un chevalier qui s’interroge sur sa place et son identité à la frontière des genres et de
l’humain - des visions hallucinées qui auront un impact sur le corps de Roderick qui avec cette double conscience verra à son tour son corps se transformer...

Il est donc question dans ce projet de spéculer sur la spiritualité des os, et les frontières de l’identité.
Dans la lignée de son travail précédent sur Frankenstein de Mary Shelley (Insemnopedy I : The dream of Victor F., 23’), ce film revisite la figure d’Orlando deVirginia Woolf, dont le personnage de chevalier est inspiré. Il s’agit ici d’un Orlando Extended mis en scène dans un univers fantastqiue aux accents gothiques. Le film VR mets en scène des séquences filmées et «mappées» sur une série de voiles-écrans crées en image de synthèse avec Blender et Marvellous designer. A travers ce dispositif de voiles, il s’agit de ré-interroger les frontières du corps d’Orlando, qui à l’instar de Frankenstein, incarne un nouveau mythe moderne : une identité trouble, transe, une défense de l’Entre, mais aussi un corps posant la question du transfert de conscience. Comment Orlando réagirait-elle au monde d’aujourd’hui et de demain? Elle a glâné certaines réponses dans la pensée contemporaine de Paul B. Preciado qui se présente comme un Orlando vivant dans Je suis un monstre qui vous parle, dans les Métamorphoses d’Emanuele Coccia ou encore dans le concept de re-member /re-membrer qu’évoque de Donna Haraway dans Stay with trouble. Le corps–squelette de ce projet est à observer comme on observerait une maison hantée habitée par d’autres entités humaines et non-humaines. Au niveau sonore, la voix off se devait d’incarner ce trouble, cette mutation perpetuelle entre les genres et entre les espèces. Avec Olivier Pasquet, ingénieur et compositeur à l’Ircam nous avons travaillé sur la voix du squelette en se basant d’abord sur un enregistrement de la BBC de la voix de Virginia Woolf- puis avec Jérôme Petit sur la mue féminine et arachnide de la voix du scientifique Roderick Norman.